Convaincu·e·s que notre façon de manger peut changer le monde, nous pensons que
l’éducation alimentaire doit faire son retour à l’école. L’alimentation est au carrefour des
problématiques contemporaines. Sa qualité est en baisse. Un Français sur cinq a du mal à se
nourrir sainement.

Il y a urgence à agir.

Nous rêvons d’un monde qui offre à chacun le droit de bien manger, et où tous les enfants ont
accès à une éducation alimentaire saine, soutenable et savoureuse.

Nous rêvons d’une école où les enfants cultivent un potager, observent le cycle des saisons et
du vivant, apprennent à cuisiner, à se nourrir et à régaler leurs proches de ce qu’ils ont préparé.
Nous rêvons de cantines saines et goûteuses, qui soutiennent des réseaux de proximité et des
paysans vertueux, éduquent contre le gaspillage, revalorisent les métiers de la restauration
collective et font de chaque repas une fête. Nous rêvons d’enseignants, animateurs, agents et
élus locaux formés pour intégrer l’alimentation au cœur des apprentissages.

Au pays de l’excellence culinaire, nous ne partons pas de rien. L’Éducation Nationale reconnaît
avoir un « rôle stratégique » à jouer. Elle préconise d’intégrer l’éducation au goût, les pratiques
culinaires et potagères dans les programmes scolaires.
Car lorsque les enfants jardinent ou cuisinent, ils jouent, calculent, lisent, observent une
réaction chimique, étudient l’histoire et la géographie, touchent, sentent, écoutent, forgent leur
esprit critique, exercent des aptitudes physiques comme des compétences psychosociales.
Tous les sens sont en éveil, toutes les disciplines s’y retrouvent.

Et puis, en reliant l’alimentation à l’histoire du vivant, nous permettons aux enfants de
comprendre d’où ils viennent, ce qu’ils mangent, la richesse de la biodiversité, la force et la
fragilité de la nature. En créant des potagers agroécologiques avec eux, nous contribuons à
verdir et rafraîchir nos environnements de vie, tout en incitant les jeunes à participer à la lutte
contre le changement climatique. En leur apprenant à cuisiner, nous leur donnons le sens du
collectif, mais aussi de la créativité et de la singularité. En développant le partage de semences,
de techniques culinaires et potagères entre les familles, nous aidons à fortifier le lien social, la
solidarité, la confiance, la souveraineté alimentaire et la lutte contre la précarité. En apprenant
à mieux manger, à la cantine comme à la maison, nous réenchantons l’expérience du repas et
contribuons à améliorer la santé et réparer la fracture sociale.

Il ne tient qu’à nous de mener cette révolution délicieuse, afin que chaque citoyen, d’aujourd’hui
et de demain, puisse devenir acteur d’un monde meilleur.